Cette partie vous est réservée pour raconter l'histoire de votre personnage. Vous pouvez l'écrire de la manière que vous le souhaitez, que ce soit sous forme d'anecdotes ou de rp par exemple. Aucune limite de lignes n'est imposée, mais veillez tout de même à détailler assez pour que l'on puisse s'imprégner de votre personnage. Bon courage, on a hâte de vous lire !

Sa crinière ébène, son regard clair, son teint de porcelaine, ses lèvres rosies. Il dévorait Leonor des yeux. Elle était assise en tailleur dans un fauteuil du salon qu'il partageait, livre entre les mains. Elle avait le nez plissé comme à chaque fois qu'elle se concentrait sur quelques formules et données scientifiques … ou alors quand elle essayait de deviner les pensées de Rob. A chaque fois que son regard se posait sur la jeune femme, il était pris d'une vague de chaleur qui le transperçait de part en part. Il glissa les mains dans les poches de son pantalon pour toucher du bout des doigts l'écrin qu'il y avait glissé depuis le début de la journée. En sentant son regard, elle releva la tête et il ne put que sourire en haussant les épaules. « Tu es ce qui m'est arrivé de mieux, Leonor. Toi et Sybil. » rectifia-t-il avant de faire quelques pas pour s'agenouiller devant la jeune femme qui laissa le livre sur ses genoux, un peu surprise et inquiète. Et c'est là qu'il sortit l'écrin de sa poche. « Je n'imagine pas une seule seconde de ma vie sans que vous en preniez part. Alors je me suis dit que … - il ouvrit l'écrin pour laisser apparaître un anneau – est-ce que tu veux bien devenir la nouvelle madame Dawkins et faire de moi l'homme le plus heureux que cette planète puisse connaître. » Il plongea son regard dans le sien. Il s'était mis à nu avec la simplicité et l'élégance qu'on lui connaissait. Alors qu'elle enroulait ses bras autour de son cou et écrasait ses lèvres contre les siennes dans un baiser fougueux, il venait d'officialiser le fait que ces deux petits bouts de femme étaient son point faible, un dangereux moyen de pression. Mais un genou au sol, répondant à l'étreinte de sa fiancée, il n'y pensait pas un seul instant.

Assis derrière son bureau au cœur de son appartement, il n’y avait de lumière que cette lampe au-dessus de ses mains tenant un vieil album photos. La nuit avait déjà pris place sur la journée et la maisonnée dormait. Leonor n’avait pas essayé de l’attirer dans leurs draps, elle avait compris qu’il avait besoin de cet instant à lui … sans connaître et reconnaître véritablement la gravité de la situation. L’enfant prodige dormait à points fermés. Il lui avait lu une histoire, oui en imitant les voix de personnages fictifs, juste pour pouvoir se nourrir de ses éclats de rire. C’était d’ailleurs ces éclats de rire, cette famille qu’il avait choisi qui étaient la Cause de son tracas. Assis derrière son bureau, il attrapa la tasse de thé brûlant pour en boire une gorgée tout en tournant une page de cet album photo. Assis derrière son bureau, il plongeait dans ses souvenirs.

Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres alors qu’il se voyait bras dessus, bras dessous avec sa sœur cadette. Ils portaient tous deux une blouse blanche et Rob devait avoir huit ou dix ans. Pas plus. Rob avait toujours rêvé d’être « comme son père ». Il adorait les après-midis passés à réaliser de mini expériences scientifiques, ridicules certes mais pour son âge, elles étaient formidables. Une enfance insouciante malgré le prestige de la famille. Il semblerait que ces derniers soient parvenus à protéger leur descendance, tout en leur inculquant l’amour de la Science comme un gène sorcier se déplacerait de génération en génération. Ses doigts caressent le papier glacé. Depuis quand n’a-t-il pas parlé à ses parents ? A sa sœur ? Depuis ce coup d’état, il ne parvient pas à les regarder dans les yeux. Il a le sentiment de ne plus les comprendre, ne plus les connaître. Ont-ils tous oubliés ce pour quoi ils avaient passé tant de temps à travailler. Et puis, dans le regard de sa cadette, il voyait ses erreurs, ses échecs, la peur et parfois un peu de déception. Non, il avait besoin encore un peu de temps avant de la revoir, de la serrer dans ses bras, … Il tourna la page comme si ce souvenir d’enfance était déjà trop dur. Posant sa tasse de thé sur le côté, il tourna les pages des photos de famille sans vraiment y prêter attention. Il y avait ces dîners, ces repas en famille, les vacances en bord de mer. Une mer grise. Une mer britannique. Il y avait ces photographies avec les camarades qu’il n’avait jamais appelés amis au sein des différentes écoles fréquentées. Son regard s’arrêta sur cette jeune femme qu’il tenait dans ses bras. La vingtaine. Rouquine au sourire angélique. Il leva un sourcil comme s’il essayait de se souvenir de son nom. Un amour qui aurait pu durer l’éternité mais leur chemin s’était séparé après leur diplôme. Qu’était-elle devenue ? Avec nostalgie, il s’imagina ce qu’elle aurait pu être. Une grande maladroite. Cela, il s’en souvenait. Il tourna de nouveau la page. Le voilà, serrant la main de son ancien chef. Il déglutit en voyant ces visages si familiers. Sur ces pages, il s’y attarde un peu plus longtemps.

C’est l’époque de ses grands Idéaux, de ses Recherches. Connaître et savoir, pour simplement connaître et protéger. Avertir, prévenir. Etre bon et faire le bien. Son regard s’assombrit au fur et à mesure que les pages se tournent. Il y redécouvre son ancien Lui, ses anciens rêves, sa volonté à ce qu’on n’utilise aucun savoir à mauvais escient. Ses yeux s’assombrissent tout autant que son âme quand il repense … Bohemitz. Sa mâchoire se crispa, les muscles de cette dernière se mirent à battre une étrange mélodie alors qu’il détournait le regard. Cela lui prit directement les entrailles, les tripes. Il avait la nausée. Le sentiment d’être un corrompu, un vendu. Il s’est menti. A lui-même. A tous. Ses doigts se serraient alors que les pages se tournaient à nouveau pour laisser apparaître un Robin heureux, insouciant et surtout compétent. Tellement compétent que le voilà aux côtés des Anderson. Tout semblait disparaître autour de lui. Les émotions, les souvenirs l’emportaient. Les mots de ce Monstre. Les lettres. Les insinuations. Les lourdes mains posées sur son épaule. Les regards. Il avait veillé sur lui, il l’avait épié, il l’avait contrôlé pour le tenir dans la paume de sa main. Rob n’était plus qu’un souvenir. Il n’était plus que l’ombre de lui-même. Un intrus. Un coupable. Lui-même un monstre ? Une larme roula sur sa joue, sans qu’il n’ait eu le temps de s’en rendre compte. D’un revers de la main, il l’effaça avant de constater que Leonor se tenait dans l’embrasure de la porte. Inquiète, elle avait les bras croisés comme si elle cherchait à se rassurer. « Tout va bien ? » Inquiète, elle fit quelques pas pour s’approcher de lui, se plaçant derrière lui et glissant ses bras frêles autour de son cou. Elle posa son menton sur son épaule pour voir ce qui venait de voler une larme à son fiancé. « Qu’est-ce-que tu … ? Nostalgique ? » demanda-t-elle alors qu’assis, il tourna sa chaise pour pouvoir la prendre dans ses bras, la faisant s’asseoir sur ses genoux.

Un sourire se dessina sur les lèvres du géant. « J’avais juste besoin de me souvenir… » Se souvenir qu’il avait été quelqu’un de bon, de bien. Se souvenir des véritables idéaux qu’il devait suivre. Se souvenir qu’il n’était pas l’homme d’un seul acte. « Je n’allais pas tarder à venir te rejoindre. » poursuivit-il en posant une main sur la joue de porcelaine de sa fiancée. Son regard se perdit dans les prunelles de la jeune femme et c’est au fond de ses prunelles qu’il comprit. Il agissait pour elle. Pour elles. Il les protégeait. C’était son Devoir. C’était le rôle qu’il avait endossé, avait choisi d’endosser lorsque cette bouille l’appela papa pour la première fois et que ses lèvres prirent possession de celles de cette Mère. Il n’était pas l’homme d’une seule action. Alors sans la perdre du regard, il approcha son visage du sien pour l’embrasser avec tendresse, resserrant son étreinte. Il se leva tout en la tenant dans ses bras et c’est ainsi qu’il la conduit dans leur chambre.
Elles étaient son Tout. Son Univers. Pour elles, il vendrait son âme.