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famille 1 famille 2
période de jeu : avril 2029
En ce début de printemps, les températures sont en hausse à Londres et les citoyens britanniques peuvent de nouveau profiter des parcs et autres activités en plein air. Veillez cependant à respecter les zones sorcières et les zones non-magiques, car la Milice Nationale rôde toujours !

Message approuvé par la Coalition
sous les projecteurs
La nouvelle saison de la Purge est désormais lancée, plus d'informations sur l'intrigue ici. Qui sont donc les heureux élus de l'émission vedette de la NGBC ? Enfin, un discord a été spécialement créé pour le forum, n'hésitez pas à nous rejoindre. On vous y attend nombreux !
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 this can’t be the end.

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AuteurMessage
Cadell Marchesi
Cadell Marchesi
CITOYENS NEUTRES
DATE D'ARRIVEE : 04/01/2019
MESSAGES : 210
MONNAIE : 111
PSEUDO : alix.
AVATAR & CREDITS : riz ahmed -- dublin (av) ; soldiers eyes (sign)
ÂGE : 35 ans
ASCENDANCE : sang-mêlé
STATUT CIVIL : vaguement familier du concept de l'alliance, des voeux, du meilleur et du pire
METIER : guérisseur légiste - pantin de la morgue - fabriquant et livreur de potions à la sauvette
RÉPERTOIRE RP : #437a77
CADENCE D'ÉCRITURE : comme une tortue à vive allure

repello wizard

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MessageSujet: this can’t be the end.   this can’t be the end. EmptyJeu 23 Avr - 18:47


everything i hold dear resides in those eyes.


octobre 2028 – mayfair
Sa Détermination vacille, causant la Destination à déborder deux rues plus à l’ouest, au milieu d’un ancien parterre de fleurs devenu carré de boue depuis qu’une pluie incessante s’est abattue sur Londres. Les potions d’endormissement ont beau le soulager des rêves indésirables, et surtout des bavardages de cadavres qui sont devenus ses plus fréquentes hallucinations, elles ne font que déplacer ses délires en pleine réalité, allant jusqu’à polluer ses transplanages et le noir complet, le silence absolu censés les accompagner. Le risque de désartibulement grandit à chaque expédition et statistiquement parlant, il sait que le jour où il laissera une main ou un pied derrière lui se rapproche à grand pas, tout comme le risque que l’accident ait lieu du côté no-maj où, incapable de se déplacer, il sera probablement raflé par la Milice dans les cinq minutes suivantes – mais au moins, il reste utile. Plus ou moins. Alors qu’il traverse le parc désert et rejoint le trottoir en jetant des coups d’œil furtifs autour de lui, Cadell (aujourd’hui sous couvert d’un quinquagénaire à la silhouette tassée) repose son chapeau bien droit par-dessus ses cheveux poivre et sel, maigre protection contre la pluie féroce qui balaie quand même son visage, et songe avec amertume à l’époque où prendre un taxi sur la rive nord n’était ni criminel, ni complètement fou, lorsque les sorciers trépignaient d’impatience à l’idée de se perdre dans la cohue des voitures, des bus à impériale et des doubles files vélos-balais. C’était il y a une éternité, tout comme la dernière fois qu’il s’est rendu à la résidence Kaplan-Avedisian (ne comptons pas la fois où il est venu livrer ses potions sous Polynectar et, déçu de trouver une porte fermée, a fourré le colis dans la boîte aux lettres et volé le détecteur de magie qui le narguait en clignotant orange au-dessus de sa tête).

Les façades immaculées sont alignées comme des soldats au garde-à-vous devant la Coalition alors qu’il fait semblant de chercher le bon numéro de maison, son paquet (vide) estampillé de la fameuse couronne et son prétentieux by appointment to HM the Queen bien en évidence sous le bras. Pour des raisons évidentes de sécurité, les livraisons n’étaient jamais effectuées le même jour, à la même heure, ni par la même personne – du moins aux yeux des no-majs qui les recevaient. Polynectar et métamorphomagie étant les principaux ingrédients de ce trafic, c’est Yasen en personne qui avait le plus souvent joué au facteur, ayant de la peine à trouver des messagers qui voulaient bien contourner les détecteurs de magie installés à l’entrée et, surtout, les deux miliciens plantés devant le portillon.

Il soulève son chapeau en feutrine en guise de salut cordial et s’annonce aux miliciens d’un air las, faisant de son mieux pour ravaler sa surprise lorsqu’il entend l’accent extrêmement posh qui s’échappe d’entre ses lèvres. « Delivery for Ms. Avedisian. Here’s the certificate you need. » Etape de plus nécessaire par rapport aux autres livraisons : le besoin de falsifier un bon de livraison provenant d’une entreprise quelconque afin de pouvoir grimper les quelques marches menant à la porte d’entrée. Le plus vieux – Gordon, père de famille, bon gars – détaille l’attestation d’un œil morne tandis que le plus jeune le dévisage des pieds à la tête d’un air vaguement méfiant, avisant ses chaussures pleines de boues et le long pardessus qui lui tombe jusqu’aux genoux, dans lequel les fioles de potions tinteraient gaiement s’il ne leur avait pas appliqué un sortilège d’assourdissement. Son pull gratte, mais il se retient. Il possède désormais toute une panoplie de vêtements à la taille de ses personnages et Yasen et lui échangent constamment des sacs de vêtements avec l’enthousiasme débordant de mères de famille en virée brocantes (ils s’amusent comme ils peuvent). Le jeune bleu porte une main au dispositif accroché à sa poitrine alors que la panique traverse brièvement ses yeux : la chaleur du détecteur de magie qui est montée d’un cran l’a surpris et il s’attend probablement à une attaque terroriste orchestrée par Twinings. « Yes. That’s normal. » Gordon acquiesce puis attrape le téléphone qu’il porte à la ceinture et lui montre la porte derrière lui tout en collant son oreille au boitier. Cadell fait grincer les genoux du vieux en grimpant la volée de marches menant au perron, avec l’impression tenace de piétiner son bon sens et une moitié de son cœur alors qu’il s’apprête à visiter encore et encore les ruines du palace qu’aurait pu être sa (leur) vie. Il force un sourire lorsque la porte s’ouvre, lorsque les cris d’une colonie de vacances l’assaillent de toute part, et reste confus devant la jeune fille qui n’est définitivement pas Nedra. Elle a les joues rosies d’avoir couru, la frange emmêlée, les lunettes de travers, et ce n’est qu’en voyant les décorations accrochées au pied de l’escalier du fond du couloir que Cadell comprend qu’il vient d’atterrir dans un goûter d’anniversaire. Good Lord. Voyant qu’il n’est pas prêt à lui laisser le paquet entre les mains, Laura fronce les sourcils. « Well, this is clearly a bad time but I need to deliver this to Ms. Avedisian only. Would you be so kind…? – Of course, of course, I’ll go get her. » Pendant qu’elle disparaît à nouveau dans les escaliers, il déambule tranquillement dans le couloir, jetant un œil dans les pièces voisines qu’il connaît déjà, savourant l’absence de photos avec un plaisir minable pendant qu’une dizaine de petits pieds raye le parquet au-dessus de lui (au-dessous ? il n’arrive pas à le déterminer) avec leurs minuscules baskets hors de prix. Il patiente cinq minutes. Dix minutes. Efface d’un coup de baguette discret les traces de boues qui l’ont suivi jusqu’au bout du couloir avant qu’une nanny le surprenne, un morpion infernal scotché à la hanche et au pic de son caprice. Elle lui adresse un sourire piteux avant de prendre la sage décision de le faire s’époumoner dehors, et referme doucement la porte derrière elle pendant que Nedra montre enfin le bout de son nez. Il écrase aussitôt le désordre qui s’est emparé de son esprit dans une quinte de toux ; fait disparaître le paquet vide à l’intérieur de son manteau et ressort trois fioles qu’il lui tend d’une paume blanche, ridée, inconnue. « The usual three. » Il devrait s’arrêter là, acquiescer quand elle le remerciera d’une voix lointaine, reprendre la rue en sens inverse, transplaner sur la rive sud et préparer les mêmes quantités pour le mois prochain tel le zombie qu’il est devenu. Mais il ne peut s’empêcher de vouloir traîner, lui laisser deviner la réelle identité du professeur snobinard qui se trouve en face d’elle, et glaner quelques minutes supplémentaires qui finiront par tourner en boucle au fond de sa pensine, plus tard. « Unless you need something stronger for the nightmare going on downstairs. » Un sourire se dessine, malgré lui, alors que leurs regards se rencontrent sous un nouveau jour. « Your idea, I guess ? » La nanny claque la porte dans l’autre sens et Cadell se fige sous ses traits de vieillard le temps qu’elle les dépasse et redescende les marches, réveillant un souvenir vacillant d’un jour lointain, dans une autre vie, où la lumière dorée de fin d’après-midi éclairait les marches, allongeait les ombres, où Nedra avait attrapé sa main et l’avait entraîné en haut du même escalier. Une éternité s’était écoulée depuis. « How’s your sleep ? Any mood swings ? Weird side effects ? » Il se retient de préciser, more than usual. « Fletcher sent me a note with your last progress. It looks as if you’re not even taking these potions, Nedra. » Le grain de reproche dans sa voix disparaît vite – il a tout sauf envie qu’ils s’engueulent, pour le peu de temps qu’il va réussir à l’apercevoir. « I’d be glad to deliver them on a daily basis to remind you of them but that would mean no more Polyjuice potion. And the two fuckwits guarding your door will most certainly remember my face. So, please… » Il laisse sa phrase en suspens, perturbé par un bruit sourd leur indiquant qu’un gamin a malencontreusement perdu une bataille contre le plancher. Deux secondes plus tard, avec ce léger décalage typique de la foudre et du tonnerre, une longue plainte s’élève tandis qu’il s’imagine la blessure minuscule, les larmes de crocodile et les trois paires de bras qui se sont déjà tendues vers le bambin. Il ne sait plus ce qu’il voulait dire. Don’t make this harder than it already fucking is.

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Nedra Avedisian
Nedra Avedisian
ADMINISTRATRICE
DATE D'ARRIVEE : 08/04/2018
MESSAGES : 259
MONNAIE : 104
PSEUDO : raph
MULTICOMPTES : vasyl (dc)
AVATAR & CREDITS : james & alcuna licenza / signa astra, moderator.
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ÂGE : (33 ans)
ASCENDANCE : (no-maj)
STATUT CIVIL : (mariée) à ben kaplan. tout sauf un rêve, encore moins le père de son gosse.
METIER : (ngbc) pôle communication.
PARTICULARITE : (trous de mémoire) suite à un sortilège d'amnésie temporaire raté.
CADENCE D'ÉCRITURE : variable (horaires décalés)

repello wizard

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MessageSujet: Re: this can’t be the end.   this can’t be the end. EmptyVen 24 Avr - 19:47


They say "Leave him there" but i'm always looking behind
nedrell#1


A week before - Mayfair.
Le son d’une course effrénée résonna dans la cage d’escalier, vaguement étouffé par l’épaisse moquette qui recouvrait les marches. Une bénédiction, songeait Laura, pour le nombre de fois où Nedra avait oublié de refermer le portillon de sécurité et où Vinnie, laissé sans surveillance, avait immanquablement fini par descendre tout seul et dégringoler jusqu’à l’étage du dessous, instable sur ses petites jambes potelées. La porte du séjour s’ouvrit à la volée et claqua violemment contre une chaise, qui n’avait rien à faire là, du reste. Nedra surgit dans la pièce à grands pas, les joues rougies sous l’effet d’une colère inexpliquée, et finit par lui coller sous le nez un post-it rose bonbon que Laura se souvenait d’avoir accroché au miroir de sa salle de bain le matin même : it’s Vinnie’s birthday next friday. Maybe you’ll want to plan something ? « Do you think I’m stupid enough to forget my own son’s birthday ? » demanda-t-elle d’une voix vibrante de colère, une main arrivée à la hanche, le regard inquisiteur, avec cet aura de folie douce luisant au fond de ses prunelles sombres que Laura lui connaissait si bien. La jeune femme ne se démonta pas, bien qu’elle sentit dans sa poitrine son coeur s’affoler légèrement. Elle n’avait jamais pensé que Nedra était stupide — juste un peu dépassée par les événements. Coller des post-it à tout bout de champ pour lui faciliter la vie était devenu son quotidien, une des premières tâches de ses journées interminables, une nécessité, aussi, compte tenu du fait que les oublis de son employeuse se multipliaient de manière inquiétante ces dernières semaines. « No, not at all, it’s justBecause I’m not. I left a note in your bedroom two days ago and you better have called everyone, as I asked, to plan this goddamn party. » Un bref silence. Elle était à peu près certaine de ne jamais avoir vu une telle note où que ce soit, mais elle se contenta d’acquiescer docilement, tandis que Nedra tournait les talons et disparaissait dans un tourbillon de jupe et de cheveux indisciplinés, non sans jeter par dessus son épaule : « And call Ben to tell him to be there or I’ll fucking kill him. »


Two days before - NGBC.
« Why do you need to make a spectacle of ourselves by planning a birthday party for your son ? So everybody can laugh at us, again ? » Les yeux figés sur l’écran de son téléphone, Benjamin répondait à ses mails sans se donner la peine d’élever la voix pour l’insulter, encore moins de la regarder. Your son. Elle grinça des dents, avala difficilement la bouchée du sandwich dégueulasse qu’ils avaient acheté à la cafétéria de la NGBC. Ils continuaient de manger ensemble trois fois par semaine — arrangement tacite voué à faire taire les racontars de la plèbe, quand bien même allaient-ils bon train, quoi qu’ils fassent, depuis que Ben avait eu l’audace de déménager. Depuis la naissance de Vinnie, en fait. Des médisances que ni l’un ni l’autre n’avait cherché à démentir, encore moins à défendre, accueillant le mépris de leur entourage avec une indifférence proche de l’outrage. Une tactique comme une autre que Nedra considérait encore comme étant la moins mauvaise, leur silence ayant au moins le mérite de ne donner aucune prise sérieuse à leurs détracteurs pour émettre des hypothèses sur la paternité réelle de Vinnie. « He’s two. He won't even notice you racked your brains for him.I notice you forgot my birthday. » Ça avait été plus fort qu’elle. Son ton amer arracha une oeillade surprise à l’époux qui, loin de paraître s’en formaliser, se fendit d’un unique « sorry » qu’elle prit pour tout sauf une excuse. « I’ve been busy with this whole new travel permit thing. What do you want to do ? I can book a table at Heston Blumenthal if you want. Or buy you a necklace. A nice one of course. Just tell me. » Nedra retint une envie subite de lui en coller une ou de lui jeter le reste de son déjeuner au visage, au beau milieu de ce hall bondé. Elle fit marche-arrière : « Don’t bother my dear, it’s fine. I know you have a lot on your mind right now. » La douceur de ses propos n’amoindrirent qu’à minima le déferlement de haine qui s’abattit sur elle. Avec un sourire placide, sa femme pencha la tête sur le côté et occulta la discussion autour de cette stupide fête d’anniversaire pour se renseigner avec une innocence feinte sur ces nouvelles cartes de déplacement sur lesquelles Benjamin travaillait dernièrement.
It’s all fine.

D-day. Mayfair.
Au milieu des hurlements des bambins, une dizaine de marmots âgés de un à cinq ans, les rires des parents tintaient comme les coupes de cristal qu’ils portaient à leurs lèvres avec trop d’engouement pour paraître naturels. L’absurdité de cette journée lui avait sauté aux yeux dès l’instant où les premiers invités avaient passé le pas de la porte deux heures plus tôt, les bras chargés de cadeaux hors de prix, plus luxueux que ne le demandaient les circonstances — qui offrait des consoles de jeux à un gamin de deux ans ? Son fils ne faisait même pas la différence entre les fioles qu’elle laissait traîner et son biberon. Ben avait raison. C’était idiot. Ben qui, ayant eu le bon sens de venir (bien qu’avec une heure de retard), échangea un regard avec elle depuis l’autre bout de la pièce, un sourire creusant brièvement sa joue, sourire qu’elle lui rendit avant de se détourner. Leurs rôles étaient rôdés à la perfection. Un couple charmant aux manières impeccables, deux putains de marionnettes évoluant avec l’aisance que confère l’habitude au sein de ces rassemblements mondains, suscitant autant de respect que de mépris chez leurs pairs qui, bien qu’ils aient la jugeote de se taire face à eux, ne retenaient pas leurs commentaires dédaigneux une fois qu’ils avaient le dos tourné. Elle regarda son fils se dandiner jusqu’à Ben et s’accrocher à ses jambes avec un sourire baveux, sa tignasse brune ébouriffée, dans laquelle Ben passa doucement la main. Elle n’avait jamais compris — n’avait jamais cherché à comprendre : cette ambivalence cruelle dont il faisait preuve en sa présence, entre le rejet pur et simple et la tendresse involontaire qu’il exprimait parfois, comme en proie à une lutte intérieure qu’il maquillait sous d’épaisses couches de contrainte sociale. Avec la discrétion qui lui était propre, Nedra le vit faire signe à Laura pour qu’elle vienne récupérer Vinnie, et vider son verre d’un trait avant de la rejoindre, une main la poussant en douceur à l’extérieur, interrompant une conversation dont elle avait de toute façon perdu le fil. Le jardin, à peine plus qu’une cour entourant un carré d’herbe où l’on avait disposé des tables et des jeux dont les gosses s’étaient désintéressés depuis un moment déjà, baignait sous un soleil indolent, encore chaud en dépit de l’orage qui s’annonçait à l’horizon sous la forme d’épais nuages noirs. Elle se pencha pour ramasser un minuscule sweat-shirt griffé, le replia machinalement pendant que Ben tirait un paquet de clope de sa poche intérieure. Il lui en tendit une, l’alluma pour elle. « Thanks.I’m sorry Ned, but I need to go.What do you mean ? » Sous son sein, son coeur s’emballa. « Dennings needs me at the office, he just texted me and…I’m sure he can wait until the end of the afternoon.No he can't, Nedra.Don’t leave. Please. » Un vent de panique souffla sous son crâne. Quand bien même était-elle à l’origine de cette stupide fête (plus jamais), elle ne se sentait pas capable d’affronter la fin de cette journée (les regards, les murmures) sans que Benjamin soit là car en dépit des tensions, elle était toujours aussi bêtement dépendante de son assurance, dernier rempart entre elle et l’insolence des autres. Elle détesta son regard, empreint de pitié, anticipa le refus avant de l’entendre. « I’m sorry. »

La pluie avait commencé à tomber il y avait une demi-heure et martelait les carreaux en continu depuis. Un vacarme semblable à celui de la migraine tenace qui oeuvrait en sourdine et lui taraudait l’occiput avec l’insistance d’un marteau piqueur. Les mains crispées au bord de la vasque, Nedra s’efforça de retrouver son calme, les yeux rivés sur le caillou hors de prix qui ceignait son annulaire — il pesait de plus en plus lourd. Elle avait quitté le sous-sol précipitamment lorsque le persiflage de cette peste de Selene lui était parvenu aux oreilles. L’absence de Ben avait sapé la retenue de cette conne qui, se sentant investie d’une effronterie toute neuve sans la présence intimidante de Kaplan, avait osé affubler Vinnie d’un surnom honteux, que Nedra avait encaissé sans rien dire, non sans la fusiller du regard dans le silence hésitant qui avait saisi l’ensemble des invités. Cette salope. En relevant la tête, elle croisa son propre regard dans l’immense miroir qui occupait tout un mur de la salle de bain, brillante, somptueuse, froide. Sa propre pâleur la choqua et elle se détourna, une main balayant son front pour discipliner les mèches qui retombaient devant ses yeux au moment où quelqu’un frappait et entrait sans attendre la réponse. « Nedra ? There’s someone for you downstairs, hum… you alright ? » Laura s’immobilisa dans l’encadrement de la porte en la détaillant d’un air inquiet. « Of course. I’ll be right there in a minute. » Un maigre sourire tout juste convainquant, et Nedra lui laissa une avance avant de lui emboîter le pas, prenant sur elle pour retrouver un calme qu’elle ne se sentait plus capable d’éprouver.

Elle toisa le bonhomme -trempé- qui gouttait sur le tapis de l’entrée d’un air circonspect. « The usual three. » Une main étrangère lui tendit trois fioles qu’elle reconnut immédiatement, à l’inverse de celui qui se tenait face à elle. « Unless you need something stronger for the nightmare going on downstairs. Your idea, I guess ? » L’inconnu esquissa un sourire affable qui n’occulta pas tout à fait sa méfiance, bien au contraire. Outre le fait qu’elle virait certainement parano à force de recevoir des lettres de menaces que les mesures de protection ne parvenaient pas à filtrer en totalité, la familiarité avec laquelle il s’adressait à elle lui déplaisait foncièrement, alors qu’elle était à peu près certaine de ne l’avoir jamais vu avant aujourd’hui — et ce malgré la fiabilité toute relative de sa mémoire. « I don’t ?... Who are you again ? » fit-elle en s’emparant prudemment des petites bouteilles de verre, avec une politesse discutable. Une porte claqua et Josie, la dernière nanny en date, une no-maj aigrie qui passait ses journées à pester contre tout et tout le monde, passa devant eux sans paraître se formaliser de l’étrange conciliabule qui se tenait dans l’entrée de la maison. Elle avait d’autres chats à fouetter, en témoignaient les échos qui leur parvenaient du sous-sol où elle disparut précipitamment. « How’s your sleep ? Any mood swings ? Weird side effects ? Fletcher sent me a note with your last progress. It looks as if you’re not even taking these potions, Nedra. » Avec une surprise croissante à l’entente de son prénom, Nedra haussa un sourcil et recula d’un pas, sur le point de mettre le malotru à la porte (qui était le crétin qui l’avait laissé entrer sans lui demander son avis ?). « Thanks but I think yoI’d be glad to deliver them on a daily basis to remind you of them but that would mean no more Polyjuice potion. And the two fuckwits guarding your door will most certainly remember my face. So, please… » Fletcher. Polyjuice. Le terme remua un vague souvenir en elle, des échos d’un passé révolu, de conversation enjouées sur les bizarreries qu’offrait le monde magique, toutes portées par la voix de Cadell. Cadell. Son coeur rata une marche et retomba quelque part dans la région de son nombril tandis qu’elle se figeait sur place, les yeux écarquillés. Le bruit que faisaient les rouages de son cerveau à mesure qu’il mettait bout à bout les éléments furent presque audibles tandis qu’elle considérait avec une panique grandissante la réalité qui se dessinait sous ses yeux : « Oh god. This cannot be you. » souffla-t-elle. Un bruit de chute sous leurs pieds la détourna momentanément de sa contemplation ahurie. Le hurlement du marmot — il lui sembla le reconnaître — ne tarda pas à se faire entendre, la tirant de sa fixité. Avec un regard inquiet en direction de l’escalier, Nedra le poussa vers le grand séjour du rez-de-chaussée et referma prestement les doubles portes derrière eux. L’angoisse l’étouffait lorsqu’elle se tourna vers lui. Si ce n’était pas lui… « This is… This is disturbing. » Doux euphémisme. Un frisson d’horreur glissa le long de son dos lorsqu’elle considéra l’idée dérangeante selon laquelle Cadell se planquait peut-être sous une enveloppe charnelle qui n’était pas la sienne. Elle coulait des regards furtifs dans sa direction en faisant tourner machinalement son alliance, nerveuse, mal à l’aise, tournant autour de la pièce pour trouver une planque acceptable pour les potions, avant de pouvoir les monter dans sa chambre. « How can I know you’re… You ? I mean. I don’t… » Elle fourra les fioles dans un tiroir et le referma sans ménagement. Prenant le parti de détourner ses propos de manière à ce que, dans l’hypothèse d’une imposture, rien de ce qu’elle puisse dire ne risque de trahir autre chose que la nécessité de parler de ses traitements, Nedra retrouva un semblant de contenance et lança une ultime perche. « Look. I have guests downstairs who will be leaving in less than a hour. (Selene partirait la première, les pieds devant) Maybe you should wait until then, here or, huh, upstairs. So we can talk about… the troubles I have with the treatment you gave me last time ? » Avant d’avoir eu la moindre réponse, Laura l’appela depuis l’entrée, un soupçon de panique dans la voix, jusqu’à ce qu’elle surgisse de nouveau, Vinnie suspendu à son cou, qui s’étranglait presque dans ses larmes. Une bosse de la taille d’un oeuf enflait sur son front et Laura lui lança un regard désespéré. Affolée pour des mauvaises raisons et, dans un effort inhumain pour ne pas regarder Cadell, Nedra lui arracha son fils des mains et quitta la pièce précipitamment. « What the hell Laura !I’m so sorry I can’t calm him down, he just-I don’t care, just give our guest something to drink while he’s waiting, alright ? » Vinnie étalait consciencieusement sa morve dans ses cheveux tandis qu’il pleurnichait des “mom-mom-mom” d’un air piteux dans une litanie incessante. Elle dut élever la voix pour jeter ses dernières directives, avant de redescendre : « And Laura, he’ll be better upstairs. Make him wait in our guest room, please. I’ll be right back. »

«  Don’t focus on what Selene said, okay ? She’s just being jealous. This was wonderful and Vinnie’s adorable. Just like his mom. » Catherine lui jeta un dernier regard avant de descendre les marches du perron d’un pas dansant, stimulée par les quantités de champagne qu’ils avaient bu toute l’après-midi sans s’en rendre vraiment compte. Le sourire que Nedra parvint à esquisser en guise de remerciement n’eut de sourire que le nom. Elle était épuisée. Impatiente de claquer la porte d’entrée et d’oublier cet enfer. Les dernières félicitations, minauderies, autres simagrées de circonstances résonnèrent une dernière fois et lorsqu’elle referma la porte derrière le dernier invité, elle accueillit le silence soudain avec un soulagement sincère. Vinnie dormait quelque part là-haut et Nedra leva machinalement les yeux vers les étages. Rien ne lui disait qu’il était resté et, quand elle poussa la porte de la chambre d’amis, elle était à moitié convaincue de n’y trouver personne.
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