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famille 1 famille 2
période de jeu : avril 2029
En ce début de printemps, les températures sont en hausse à Londres et les citoyens britanniques peuvent de nouveau profiter des parcs et autres activités en plein air. Veillez cependant à respecter les zones sorcières et les zones non-magiques, car la Milice Nationale rôde toujours !

Message approuvé par la Coalition
sous les projecteurs
La nouvelle saison de la Purge est désormais lancée, plus d'informations sur l'intrigue ici. Qui sont donc les heureux élus de l'émission vedette de la NGBC ? Enfin, un discord a été spécialement créé pour le forum, n'hésitez pas à nous rejoindre. On vous y attend nombreux !
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 (mila) you were only one of us

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AuteurMessage
Mila Anderson
Mila Anderson
ADMINISTRATEUR
DATE D'ARRIVEE : 23/11/2018
MESSAGES : 1700
MONNAIE : 441
PSEUDO : RedDragon (Yoann)
MULTICOMPTES : Ksenia Avramenko (dc)
AVATAR & CREDITS : Taylor Swift ©RedDragon
(mila) you were only one of us 11
ÂGE : Âge gâté, gamine ratée. Déjà vivante depuis trente-deux années.
ASCENDANCE : Le sang est d'une pureté jamais trompée. Non-magique évidemment.
STATUT CIVIL : Le creux du lit vide, le bas du ventre qui ne s'émeut point. Célibataire.
METIER : Porte-parole de La Coalition. Verbe, arme majeure.
RÉPERTOIRE RP : uc
CADENCE D'ÉCRITURE : Moins d'une semaine

repello wizard

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MessageSujet: (mila) you were only one of us   (mila) you were only one of us EmptyVen 31 Jan - 22:38

Mila Anderson
“ but it turns out, you only get to do it once.”

nom : Corporation, fardeau, cadeau, malédiction. Lourdes épaules, patronyme d'une force incapable, naissance aisée, construction décharnée. Anderson qui cogne aux tempes, enferme l'esprit. Anderson qui chante aux cœurs, qui frappe. Anderson comme ce bon vieux Brian, lignée sanglante, infernale. Lignée maudite et bénite. La croix et la bannière. Chevaliers d'autrefois, templiers des temps modernes. Croisades démolies, idéaux déconstruits. Anderson qui règne toujours au dessus du ciel, Anderson pour déverser le fiel.  prénom : Syllabes assemblées, d'une effarante simplicité. Étonnant lorsqu'il est énoncé, mauvaises gens presque déçues qu'il s'agisse d'une si simple épopée. Joséphine comme la pauvre répudiée d'un petit nabot , Elizabeth comme la reine d'antan s'attendent-ils à entendre et pourtant non, Mila résonne simplement, bonnement. Mila qui tonne comme les orages futurs, comme la tempête qui se déchaîne au large, menace les côtes et vient avec la houle. Mila qui flingue les bonnes âmes, qui détruit les mauvaises vies. Mila qu'on chante, Mila qu'on gueule, qu'on dégueule. A l'outrance, au dégoût. Mais jamais si fort, peut-être que le dégoût qu'il inspire à tes propres oreilles. Comme une vieille blague, comme une confidence.  naissance, nationalité & âge : Nation unie autrefois, royaume millénaire. Colonies sauvages, flottantes au delà des Caraïbes. Bateaux échoués, pirates traqués. Sujet de ses illustres majestés, dans l'Angleterre d'autrefois. Riche naissance d'il y a trente-deux années, infernaux sentiments d'une mère-utérus, d'un père trop absent, bien plus occupé dans ses magistraux bureaux qu'au chevet d'une femme beuglante, hurlante, appelant la délivrance avec tant d'envie. Bien avant, finalement qu'Anderson soit mêlé aux affres du pouvoir, aux méandres des décisions, à l'appel presque naturel de défaire ce qui avait été fait. Naissance heureuse pour existence malheureuse. Comme le revers d'une pièce, comme bouffer le pissenlit par la racine. Encore et encore, dans une boucle interminable, redondante, maniaque, mono-chromatique. ascendance :Aucune magie. Aucune saleté dans les veines. Les artères qui débordent de carmin, qui crachent du carburant d'une incroyable pureté. D'une perfection avouée. Déliquescence partout mais certainement pas dans le lignage. Mortifiés seraient les membres de cette famille par un mélange non souhaité, une infernale brutalité qu'aucun, pas même toi ne pourrait supporter. Se battre contre l’engeance, tel un sorceleur, tel un pourfendeur de Gobelins chez un certain Tolkien.  scolarité : Une école privée, la meilleure du pays. Puis un diplôme de sciences politiques obtenu à une vitesse record. Si bien qu'on prédisait de hautes fonctions au sein d'un gouvernement futur. Pas bête, finalement ces professeurs en vestes de tweed usées et dépareillées.   occupation actuelle : Au commencement était le Verbe. Plus important que la lame la plus affûtée, que l'arme la plus puissante, persuadée que la Parole (que l'on écrit avec un P majuscule) est la plus grande des réponses. Aussi, lorsque la séparation s'est effectuée, lorsque les rôles se sont attribués aux termes de longues discussions, c'est sans aucun secret que le porte-parolat s'est ouvert comme un bourgeon au printemps. Aujourd'hui encore, tu perçois le poste comme un excellent tremplin, le meilleur moyen, sans aucun doute, d'obtenir une certaine pertinence auprès d'un peuple que tu as envie de mener à la bataille. Déjà, dans l'officieux, depuis ta majorité, les Héritiers de Salem sont tiens. A moitié même si cela, tu sembles l'oublier.   statut matrimonial : Complexité. Fléau, fardeau. Terreau infernal, terreau d'une fertilité révolue. Empire des rêves, sens en éveil. Corps de christ, corps d'apollon. Rien de tout cela n'a d'intérêt. Car il est des secrets enfouis au fond de ton âme, il est des choses à ne jamais dire. Le temps est à la révolution, mais pas dans l'aristocratie. Dans les sphères souvent oubliées, chez ceux qui possèdent tout, il n'y a pas de place pour ça, pas de place pour la véritable différence, quoiqu'en disent les mots maniés avec grandeur. Le corps des femmes, voilà le désir secret et enfoui. C'est cela même qui te pousse à vivre comme une célibataire affranchie, fière de l'être. La réalité des tourments est bien réelle, pourtant.   inventaire : Quelques armes trônent dans le bureau que tu occupes, rien de magique, simplement les bénéfices des technologies bien poussées. Un glock modifié traîne dans le sac à main que tu emportes absolument partout comme le signe des temps à venir.   allégeance : Les Héritiers de Salem. Dans l'âme, jusqu'aux tréfonds.  particularités : une demande est à faire au préalable dans ce sujet. avatar : taylor swift.

choses à savoir : ∆ L'éducation sévère a laissé des traces mais aucune dans le langage, jurant comme une charretière à chaque fois que la conversation s'emballe ou que l'interlocuteur n'est point réactif, tu peux faire preuve d'une vulgarité sans borne.  ∆ Sous-directrice à l'éducation autrefois, pendant le temps de la réunification, tu as tenté d'imposer une loi pour séparer les enfants moldus et les enfants sorciers. Sans grand succès à l'époque.  ∆ Confrontée plus tôt que le monde entier à l'existence des sorciers, dés 2015, tu n'as eu de cesse que de mettre en branle un véritable réseau de résistance pour ne pas laisser ce si beau pays aux mains des monstruosités que mère nature a pu mettre au monde. ∆ Le paternel a été ton modèle durant des années, une figure sur laquelle s'appuyer, sur laquelle calquer ses pas. S'il bougeait à gauche, tu bougeais à gauche, s'il toussait, tu toussais, s'il urinait debout, tu tentais de faire pareil. Une statue si fière, une décalcomanie presque flippante. Et pourtant depuis son accession au pouvoir ultime (son rêve le plus grand, certainement), il n'est plus le même, il perd pied avec la réalité, il s'est éloigné de sa fille la plus chère, la plus tendre, celle avec qui il partageait tout. Et que sera-t-il de cette relation abîmée quand le père apprendra pour sa fille, quand enfin il saura ? ∆ La ségrégation qui sépare Londres est un petit bonheur quotidien. Voir les sorciers parqués loin des non-magiques provoque des émotions si brillantes, si fortes dans les yeux, des émotions qui tambourinent comme de vicieuses petites punaises, s'insinuent partout. ∆ Cigarette. Trop. A l'excès. Comme toute dans cette vie curieuse, dans cette jeunesse peu ou pas savourée, dans cette éducation si stricte. Tout pour déplaire, tout pour se rebeller. Tout pour masquer, peut-être. Il n'en reste qu'une mauvaise addiction, une promesse remise au lendemain, un goût âcre, une haleine de chiotte, un teint trop jaunâtre pour l'âge que tu as. Mais ce réconfort est celui que d'autres trouvent dans l'alcool ou dans la malbouffe. Ce réconfort au fond d'une futilité sans nom est prétentieux, comme le personnage qui l’use, le tord, le tend, le déforme. Les absents n'ont jamais raison alors que cette divine dame volonté aille se rhabiller.  ∆ Phobie. Abysses interdites, flottantes citées de verre. Quelle idée. Les Hommes, désireux de s'étendre, de faire émerger de phalliques monuments, pour se prouver qu'on est l'égal des dieux, de dieu ou du ciel lui-même. Quelle fantastique idée que celle de baigner dans des hautes tours qu'un avion pourrait percuter, qu'un souffle pourrait faire s’effondrer. La Terre, la vraie, celle que l'on creuse, dont on ne peut pas s'arracher les jambes, la tête, les bras en tombant. Non, vraiment, les hauteurs sont proscrites, bannies. Et pourtant, rongeant ton frein, tu prends la peine de gravir les ascenseurs jusqu'au bureau que tu occupes, la verrière qui dévoile Londres est une Némésis qu'il faut affronter. Le Moriarty de ton Sherlock, le Sauron de ton Aragorn. ∆ La religion. Grande question, vaste justification. A la hâte, les Héritiers se sont bâtis sur la croyance, les américains ayant une partie prenante dans l'affaire. Mais pour toi, les questions sont bien plus métaphysiques que religieuses. Les questions qui tourmentent ton âme sont absolues, infinies. Tu n'y crois pas, tu n'y crois plus. A vraiment y penser, tu n'es pas certaine d'y avoir songé un jour, qu'au-delà de toute vie, il y avait le grand créateur, l'infernal créateur.  
pseudo : reddragon âge : 25 ans pays : le pays où on peut encore partir à la retraite (pour le moment) présence :tous les joursque penses-tu du forum ? nul, vraiment nul, je déteste  (mila) you were only one of us 1108791440 bizutage accepté ? petit défi pas bien méchant. scénario/pré-lien ou inventé : Ex PV(merci de spécifier le créateur du scénario/pré-lien le cas échéant) crédits : terpsykore quelque chose à ajouter ? j'vous aime  (mila) you were only one of us 4219720387  code à remplir :
Code:
<bop>taylor swift</bop> - @"mila anderson"
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Dernière édition par Mila Anderson le Mar 4 Fév - 21:43, édité 1 fois
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repello wizard

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MessageSujet: Re: (mila) you were only one of us   (mila) you were only one of us EmptyVen 31 Jan - 23:16

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Prologue.

Le temps est bon. Le fond de l'air est frais. Les oiseaux hurlent en concert, affamés créatures d'une fin d'hiver bien méritée. Le vent qui défoule ses vagues sur Londres est d'un calme presque choquant, et ce petit bruissement, ce petit psscht qu'il produit est d'une petite folie réjouissante pour ceux qui l'entendent. Londres s'éveille encore et encore, si elle ne dort jamais vraiment, comme sa cousine américaine, il y a ce soupçon presque magique. Les écrans crachent, les chauffeurs de taxis pestent encore et encore, et Londres ne s'endort jamais. Des bureaux de la city aux rives de la Tamise, il y ferait presque bon vivre, comme une carte postale, comme une idylle amoureuse, main dans la main, fard aux joues.

Lorsque Londres s'éveille, Brian Anderson tient à s'éveiller. Il n'y a point d'obligation, juste la profonde envie de profiter du silence, du calme avec que la divine tempête de klaxons et de pollution viennent jeter un froid à ce romantisme éprit pour la ville qu'il fréquente depuis sa tendre jeunesse. Il est comme ça, Brian, il est un grand romantique. Avec ses affaires d'abord, qu'il gère de sa main de maître, poigne de fer dans un gant de fer, on le surnomme Iron Man derrière son dos. Le portrait de Margaret Thatcher traîne toujours bien en évidence dans son bureau, derrière sa chaise de cuir. Comme une reine, elle guette le visiteur, chasse le curieux. Comme un autel, il s'y retourne souvent, l'air de lui dire qu'il est admiratif. Et admiratif, il l'est. Guerrière, femme de poigne, elle est tout ce qu'il veut qu'elle soit, cet idéal qu'il chasse à grand renfort de discours et de violence.
Mais Brian est aussi un romantique dans sa vie de tous les jours. A vrai dire, il s'émerveille de tout : d'une poignée d'oiseaux jetée dans les profonds nuages, d'une petite araignée tissant sa toile comme si sa vie en dépendait, des gamins dans la rue qui hurlent à l'agonie lorsqu'ils se voient refuser une glace par des parents sadiques.
Brian est un romantique. Sauf lorsqu'il s'agit de sa propre femme. Aussi, lorsqu'en cette matinée elle se plaint de maux de ventre à damner un saint, Brian lui répond qu'il lui fera porter deux cachets d'un puissant anti-douleur breveté pour femmes enceintes. Après tout, Brian s'y connait, il dirige la plus puissante des entreprises pharmaceutiques du Royaume-Uni, sans doute l'une des plus grandes compagnies du monde en la matière.

Mais il est comme ça, Brian. Il ne s'intéresse pas à la vie de sa femme, elle est le vaisseau amiral, le capitaine de sa flotte de projets, le plus faramineux, plus encore que de bâtir une méga compagnie, c'est de bâtir une méga famille. Parce qu'il est comme ça aussi, Brian. Anglican pratiquant, héritier des traditions familiales, futur père modèle, tolérant parmi les tolérants.
La religion joue un rôle presque aussi capital que madame Thatcher dans son existence, il remercie les saints, il prie dieu pour le pain quotidien et pour les millions qui s'écrasent comme de vieux missiles sol-air sur son compte en banque. Un éclat de toux, un mouvement des yeux et voilà qu'un ou deux millions de livres sterling viennent se frotter aux colossaux nombres, cathédrales avares, qui se dressent déjà, du moins virtuellement sur le compte qu'il possède dans une banque privée.

Il attrape une tasse de café à la volée, quémande qu'on monte deux cachets à sa femme, s'installe à la table de son petit-déjeuner. Fortune de mets, hérésie de l'estomac. Il attrape, dévore, croque, découpe, avale. Il fait gicler le raisin entre ses dents, il manque de renverser une nouvelle tasse de café.
A l'étage, du mouvement. Presque des coups. Il lève les yeux au ciel, implorant les dieux, les créateurs, les créatures, les entités, n'importe qui, de faire cesser ce bruit bon à lui donner une migraine de tous les diables. Il se fiche bien des bruits, des jacasseries. Il veut déjeuner en paix comme le chante ce suisse moustachu aux airs crasseux.

Londres a terminé son éveil. Bête en sommeil pour une douzaine d'heures, elle retrouve de sa superbe infernale, ses tours s'allument à nouveau, l'air se charge, particules fines comme un salut. Alors qu'il quitte l'appartement, les bruits ont redoublé. Mais il est comme ça, Brian, il s'en fiche. Ses yeux, déjà, sont occupés ailleurs, au bureau par exemple où des dossiers s'empilent sans vergogne sur son bureau vitré.

Pourtant, Brian, cette journée là, allait devenir père. A la souffrance de sa femme, qui exténuée, se plaindra, il répondra "et alors ?" mais de sa première fille, son premier enfant, il en deviendra gaga. Pour un temps, au moins.

Chapitre premier.

La radio crache. Elle éructe. Complexe de comprendre quelque chose entre les interférences qui hurlent comme des sirènes. Pourtant le chauffeur semble s'en réjouir. Il tapote son volant au rythme de la musique qui arrive, brave soldate, à franchir le concert d'ondes mal captées. Il porte son habituel képi qui le fait ressembler à ces soldats nazis de la seconde guerre mondiale. Son habit de cuir d'ailleurs n'arrange pas la situation. On le croirait tout droit issu d'un vieux film en noir et blanc où les allemands font claquer des paires de bottes et des paires de gants en hurlant à l'appel d'un certain Hitler.

Tu n'y comprends pas grand chose, sauf que ça te rappelle cette image. Comme une ancre dans le cerveau, tu n'arrives pas à t'en défaire, c'est obsédant comme certaines choses restent dans le cerveau, faisant le siège. George s'extasie sur un hymne pour ploucs, une chanson qui semble déchainer toutes les passions en ce moment tant elle est partout. Il se murmure même que la famille royale recevra les interprètes pour un concert au profit des pauvres. Tu pestes encore. Les pauvres, qu'ils aillent se faire foutre. D'ailleurs, que la famille royale aussi y aille.

George passe à autre chose, comme un automate, il change de station. S'attarde sur une émission radiophonique de débats. Il s'agit d'une très enflammée discussion sur la place de l'immigration dans la société. Que la société aille se faire foutre aussi, tiens. Tu dégaines le paquet de Marlboro de ta poche. Calée sur les lèvres comme le verre dans la main de l'alcoolique, elle semble être ton prolongement, ton enfer sur terre, ta pénitence. « Si votre père savait que vous fumiez dans sa Rolls, il aurait vite fait de vous engueuler, m'dame » balance George de son air faussement pincé, le même qu'il prend pour chier songes-tu avec la poésie qui t'habites.

Un éclat de rire brise le rivage de tes lèvres, transperce la gorge. La fumée s'écrase même sur l'accoudoir déployé en sauveur. Tu avales goulûment la fumée. Ménageant la réponse, donnant les miettes au petit George.  « C'est clair, George. Mais songez à votre carrière, il aurait vite fait de vous foutre à la rue pour m'avoir laissé bousiller l'accoudoir de sa Rolls » dis-tu en écrasant la cendre encore une fois sur l'accoudoir en cuir marron, si bien qu'un cercle noirci s'en dégage désormais. Le chauffeur manque de faire une embardée, manque même de se payer un bus touristique qui se croit en plein Paris-Dakar.
George, persuadé que la fille de son patron est le diable réincarné, l'antéchrist revenu sur terre pour le tourmenter, se signe. Un geste pour le christ, l'autre pour le père, l'autre pour le saint esprit. « Vous travaillez pour mon paternel depuis trente ans et vous croyez encore en dieu. Putain, je vous admire George ! » jettes-tu dans l'air de contrition le mieux joué de ta maigre existence. Le théâtre, voilà dans quoi tu aurais dû te diriger. Si tous les acteurs de théâtre n'étaient pas de fragiles bouffeurs de graines allergiques au gluten, t'aurais pu.

Tu détestes les mondanités. On attend d'une gamine, héritière ou future héritière qu'elle se bourre la gueule, qu'elle s'explose la tronche, qu'elle baise à tout va. Mais rien de tout ça n'est vraiment ta came. A l'opposée de ses gamines de l'empire Hilton qui déchaînent la presse people à chaque sortie, tu tentes de raisonner. De compter pour ce qui t'habites vraiment.
George rend maintenant grâce à dieu dans une interprétation foireuse d'un latin à l'anglaise. Comment un anglais peut-il espérer rouler les r alors qu'il est incapable de le prononcer ? Tu jettes le mégot par la fenêtre, le froid glisse dans l'habitacle comme l'eau sur la peau.

Vie de merde. Coincée dans les bouchons d'un Londres trop engorgé avec la réplique anglaise des visiteurs. Pour le coup, un peu d'alcool ne serait pas de trop. La voiture est équipée d'un mini-bar, tu y farfouilles de ta longue paluche gauche pour y attraper une mignonnette de vodka. « MAIS OUVRE-TOI, MERDE. » hurles-tu au bouchon qui refuse de céder. George manque à nouveau de se planter dans le décor. Il est à l'arrêt ou presque et arrive encore à conduire comme un pied, c'est presque navrant. Littéralement trop con pour qu'on l'insulte. Une médaille, voilà ce que tu devrais avoir pour supporter chaque matin, avant les cours, l'enfer de la faculté, George et ses airs de chauffeur livreur UPS.

George s'engage enfin devant le parlement. Tes yeux s'écartent, s'ouvrent. C'est ici que tu travailleras. Ici ou rien, jures-tu à chaque fois que tes yeux se posent sur le bâtiment d'une grandeur incomparable, d'une beauté toute aussi pucelle. Et pour ça, s'il faut supporter George, alors bingo. Le bonhomme, d'ailleurs, n'est pas si mauvais qu'il semble l'être en latin. C'est un pauvre type dont toute la famille est morte lors d'un accident de la circulation en Cornouailles, lui n'était pas là, voulant échapper à sa belle-mère et à son ragoût peu ragoûtant - trait d'esprit maison - il s'était arrangé pour devoir conduire Anderson père à une réunion en France, dans un coin paumé de la côte d'azur. Pendant qu'il se faisait cramer au soleil, sa famille, elle, cramait littéralement dans un incendie de voiture comme au cinéma, l'odeur en plus. Alors depuis, Anderson père ne le lâchait plus, le prenait sous son aile comme Batman avec Robin, c'était son acolyte moins connu, son assistant, son admirateur secret et même parfois, son confident le plus ultime. George était un membre de la famille à part entière, il venait parfois le dimanche au manoir pour y manger avec le reste de la famille et Anderson père plaisantait souvent à l'idée de l'adopter si seulement l'écart d'âge n'avait pas été de deux ans.

Mais George était aussi un type très buté, borné. Il avait des idées bien définies sur la politique, sur la religion et surtout sur la famille royale dont il portait toujours un t-shirt pendant son temps libre. Fanatique, il dévorait les livres au sujet des royals, collectionnait les assiettes en porcelaine. Et il se vantait souvent, sa femme ayant effectué - ou presque - une Lady D (comme il se disait alors dans le milieu). C'était un type un peu curieux qui gravitait autour de la famille comme un aimant sur un frigo mais au plus profond de lui, il n'était pas méchant et se contentait du peu qu'il avait sans jamais quémander. Et mieux que tout, il était silencieux et ne balançait jamais. Ca devait être dans la profession de foi des chauffeurs : fermer sa gueule. Et c'était tant mieux. Parce que si le type parlait, c'était un univers entier qui pouvait s'effondrer. George, Wikileaks avant l'heure. Mais un Wikileaks qui savait fermer sa gueule et la garder dans le pantalon. Assange prend en de la graine.

Il était au courant de tout et de rien. Il savait, avec sa mine réjouie, que Brian Anderson se rendait souvent au domicile d'une ou deux compagnes, il savait que toi-même tu allais un peu trop souvent chez cette nana qu'il trouvait "plutôt pas mal pour une gamine" pour qu'il ne s'agisse alors que d'une amitié bien sentie. Il était une bombe qui pouvait péter à tout moment mais comme il n'avait aucune autre ambition que celle de ne pas mettre une Rolls Royce à deux millions et demi dans le décor, George ne disait rien. Il ne voyait pas l'intérêt d'attiser les rumeurs alors pour ça, tu l'appréciais. Et l'emmerder était presque devenu une private joke, il faisait semblant d'être remonté, de prier même et toi, tu continuais à lui lancer des pics.
Un merdier bien réglé.

Chapitre deuxième.


"Problème, problème." Lapidaire. C'était pourtant très clair à tes yeux. Lorsqu'ils avaient eu le choc, d'ailleurs, d'entrer en contact avec l'écran du téléphone dernier cri que tu tenais à la main comme une arme absolue, ils avaient vrillé. On aurait pu croire qu'ils avaient subi les tréfonds de la drogue. Non. Sobres comme une bitte d'amarrage. Les américains avaient ce talent de concision que les anglais n'avaient pas. Alors que les britanniques prenaient le thé en levant le petit doigt - merci madame la marquise, vous semblez bien en beauté ce jour - les américains avalaient des canettes de coca en faisant des doigts d'honneur en guise de bonjour.
Ils avaient ce sens du résumé qui voulait tout dire. Et c'était appréciable de ne pas avoir dix lignes à lire quand tout pouvait tenir en deux mots (le même, en plus) : problème, problème.

Le numéro était celui d'Ulysse. Même s'il était enregistré sous Tata Suzanne dans le répertoire, ton cerveau faisait le reste. Espionne de l'année. Dommage que le Times n'y consacre aucune une. Mais c'était plutôt pour la blague que pour la véritable discrétion. Remontant dans l'historique des messages, la synthèse était toujours de mise. Comme deux jours auparavant où Ulysse, dans une grande phase créative avait marqué "Père pressé".
Un sourire aux lèvres, tu avales la fin de ta coupe de champagne, fermant les yeux, grimaçant. Dom Perignon était peut-être un moine de talent, mais c'était un piètre inventeur.

Brian était là, dans sa tenue de cérémonie. Costume noir, chemise blanc, chaussures noires. Si l'inventivité avait été personnifiée, elle aurait été le contraire du paternel. Le téléphone toujours en main, d'un doigté expert, tu répondis au message. "Ok, ok". Attendant la réponse qui ne tarderait pas, tu tires une cigarette du paquet où elles se serrent comme des sardines (entre l'huile et les aromates dit ce monument de la chanson française) en attendant d'être consommées, tuées, enflammées. Alors que la flemme d'un zippo argenté embrase la délivrance goudronnée, le portable vibre dans un concert de bip, bip.
"Alors ?" dit le message. Les yeux fermés, la moue déprimée. Ces américains ont la créativité bien en berne. La clope vissée au bec comme un cliché du paysan avec son bout de paille, tu réponds. "Improvise, bordel, suis au milieu d'une réunion de pingouins. Trouve quelque chose avec ta sœur ou la mienne."

Tout ça, c'est plutôt clair pour des esprits éclairés. Pour les novices, ça ressemblerait à une conversation curieuse, loin de celles qu'on partage généralement avec sa tante Suzanne, riche héritière à moitié aveugle qui passe son temps à regarder la télévision (enfin, à écouter, soyons honnêtes) mais sans pour autant avoir à agiter un quelconque drapeau. Mais tout ça, c'est codifié.
La soirée s'annonce passionnante : levée de fonds pour la fondation contre les maladies d'Anderson Corp. A vrai dire, il s'agit de financer les recherches médicales menées sur les sorciers. Mais ça, personne ne le sait.

Personne ne sait d'ailleurs, non plus, qu'au sous-sol d'une mairie, des hommes et des femmes mettent au point un arsenal pour lutter contre quelque chose qui devra bientôt de notoriété publique : les sorciers ne sont pas un fantasme mais une terrible réalité. Aucune des têtes ici présentes, famille Anderson exclue, ne le sait encore.
Lyra, sœur parmi les sœurs gravite maintenant autour du noyau, elle doit d'ailleurs être avec Ulysse et sa jumelle, les deux autres dirigeants d'un groupuscule encore méconnu du grand public, qui prépare son feu d'artifices, son exposition magistrale quand le moment sera enfin venu : Les Héritiers de Salem, les brûleurs de sorcières, les meneurs de procès en sorcellerie. Ceux-là mêmes qui allumeront le feu de la révolte quand se présentera l'occasion. Encore une vibration. "Merci de ton aide, Mila. Seigneur, ça fait plaisir." Seigneur. T'aimerais lui faire bouffer. Ulysse est un curaton de la pire espèce, ces américains, décidement, des clichés ambulants. Il prie, il croit en dieu, il dit faire ça "pour le bien de la chrétienté" alors qu'il n'y comprend vraiment rien. Ulysse est de ce type de chrétiens qui aimerait porter un costume de fantôme pour donner la chance à ce qui est plus coloré que lui. Stoughton n'y comprend rien mais voilà, c'est un allié efficace, discret, aux moyens presque illimités.

Toi, t'es différente. Tu ne crois pas en dieu malgré la messe de minuit de Noël que tu honores de ta présence, malgré les sermons protestants que tu embrasses avec l'illusion parfaite. Tu ne crois en rien. Mais la nature est un bien à préserver, les lignages, l'héritage, l'élégance. Ca, c'est un moteur. Et des sorciers, eux qui manipulent la nature avec des baguettes, qui claque des doigts, qui allume la cheminée avec un tour, ce n'est pas naturel. Et ça porte un nom : monstruosité.
Certains diraient que t'es un monstre toi aussi, et si ton secret venait à se savoir, peut-être bien qu'on te pointerait du doigt en disant "oh quel vilain monstre". C'est peut-être comme ça qu'un psychologue de comptoir expliquerait la chose. Toi tu n'expliques rien, tu crois simplement. Tu crois au combat juste que tu mènes. L'ambition, voilà peut-être le moteur qui fait tourner ta vie. "Le plaisir est pour moi" jettes-tu en pâture à Ulysse, qui au fond, doit être en rage.

A cette pensée, tu souris. C'est pas un mauvais bougre, juste un américain.

Chapitre troisième.


« Je suis un être complexe. C'est pour ça, c'est vraiment pas à ta portée de comprendre. Donc je ne te demande pas de comprendre, juste d'exécuter. Sinon, je te jure que tu dormiras dans la rue ce soir, John.  » Le regard jeté est froid. L'air n'est plus respirable. Il fait trop chaud, malgré la climatisation qui maintient un bon vingt-deux degrés dans la pièce. Le type, John, suffoque sous sa chemise auréolée de sueur. Il n'aime pas la gamine qui se tient face à lui, il la déteste.

Il aimerait lui refaire le portrait avec ses poings, lui faire passer l'envie de sourire une bonne fois pour toute. Cette gamine, pour qui se prend-t-elle ? Lui qui a dressé sa femme et sa fille, lui qui a cogné si fort son gamin qui lui manque maintenant un œil et qu'il appelle encore "Cap'tain Crochet" pour se foutre de lui.
John est un vieux de la vieille, c'est un fonctionnaire typique du gouvernement anglais. Gravitant dans l'entourage de l'ancien ministre, il a su se faufiler toute sa vie en faisant profil bas. Mais face à cette prétentieuse, c'est dur de garder ses nerfs. Il a fait son trou et il n'a pas envie de tout perdre. Le père de cette gamine est son patron le plus direct. Merde, c'est la fille du premier ministre, il ne peut pas lui refaire le portrait même si son envie est totale.

Voilà qu'elle l'ouvre encore, avec sa clope vissée aux lèvres comme si elle avait tous les droits, même celui de fumer ici alors qu'un immense panneau - plus grand que la fenêtre - "interdit de fumer" est planté devant ses yeux. « Je suis bien consciente, John, que faire ce que je t'ai demandé nécessite plus d'efforts que de cogner ta femme et tes gamins, mais je suis sûr que tu peux le faire.   » se permet-elle de dire en levant le poing en signe de victoire. Elle lève ensuite le verre de soda qu'elle a toujours sur son bureau, comme une religion, puis elle en avale la moitié. Son rot est discret, comme celui d'un bébé auquel on vient de frapper sur le dos.

L'envie de lui en claquer une ou deux revient. Avec violence. Depuis la chute du gouvernement précédent, Mila Anderson se croit tout permis. Elle s'est révélée au monde comme l'une des architectes de ce projet démentiel : celui de reprendre L'Angleterre des mains des égalitaristes. Elle s'est glissée à la perfection dans le rôle de porte-parole qu'elle s'est vue confiée pour son beau cul et le verbe qu'elle manie bien, mais c'est une connasse finie, une gamine capricieuse qui n'ira pas bien loin si elle continue de traiter ses collaborateurs comme s'ils étaient mentalement déficients.
Il ne dit pourtant rien, il a les tempes qui battent, la sueur dans le dos qui glisse vers ses fesses comme le ver vers la pomme. Il la déteste mais c'est la gamine du ministre. La cogner, ça ne serait pas digne de sa lâcheté légendaire, Anderson serait capable de le flinguer pour ça. Ou de lui envoyer la milice pour une descente dans les règles de l'art. Et ils trouveraient forcément la distillerie illégale qu'il a installé dans sa cave pour faire son propre alcool de cerises. Ca coûte moins cher, dis-t-il aux autres lorsqu'il s'en vante par les nuits de beuverie dont il est le principal expert. « Avant toute cette merde, quand j'étais encore une gentille fonctionnaire de l'état pour ces connards du Conseil du Nouveau Monde, on avait un type comme toi. C'était mon patron. Ce porc se croyait tout permis. Aujourd'hui, il récure les chiottes d'une prison de haute sécurité.  » Sale connasse. Des menaces à peine voilées, ce sont elles qui retiennent encore tes poings. Pourtant, il en faudrait peu, une étincelle sur la bouteille de gaz, et c'est le grand final. Des dents qui volent, des yeux enfoncés - spécialité made in John - alors qu'elle se tienne tranquille, bordel. « Je sais, John que t'as peur de cogner. Pas parce que t'as peur de moi mais parce que t'as peur de mon père. Je peux t'assurer qu'à côté de moi, c'est une danseuse étoile.  » La gamine provoque, elle cherche la dispute, elle cherche et terminera par trouver. John a bu un peu ce matin, ça brouille son esprit mais il ne peut résister à l'alcool qu'il fabrique, c'est un met légèrement sucré, délicieux au petit déjeuner autant qu'au digestif de fin de journée. Il en devient doucement mais sûrement l'esclave. John est convaincu d'être dans le droit quand il cogne, après tout, il porte une paire de couilles, ça résume tout : le sexe fort.

Alors John, pas trop intelligent et perturbé par l'alcool de cerise - et l'envie de faire mal à cette conne - s'élance.

Au ralenti, la scène est drôle. John trébuche sur la louboutin qui se tend devant ses pieds, discrètement, avec finesse. John se rattrape sur les épaules de la gamine qu'il serre avec puissance, avec violence. Mais la gamine, il l'a oublié, est une combattante de la première heure. Elle attrape son poignée gauche, celui qui soutient sa main la plus forte et elle le tourne dans une chorégraphique presque classique. Le type hurle de douleur. Si bien que son raffut attire les autres fonctionnaires. Et même un type de la sécurité. Alors que John est sur le sol, à hurler comme un veau, il entend la gamine parler. « Débarrassez-moi cette merde du plancher, j'ai besoin de m'en fumer une.  »





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